C’est Herveline Geffrault qui, dans un effort pour sortir du carnet de croquis, intime, revient par un détour à lui lors d’un assemblage de tissus dessinés à la manière d’un livre. […] Il y a quelque chose dans l’accumulation de gestes « avant l’œuvre » […] qu’elle soit nonchalante, consciente ou tâtonne, qui dépasse la routine. Dans son inconséquence, la répétition du quotidien ne se laisse jamais arraisonner par ce qui semble à première vue un faire anodin, un geste de « tous les jours » […] Herveline Geffrault, qui dessine par exemple avec compulsion dans des carnets ou sur des fiches Bristol, parle d’ « expérimenter plein de fois plutôt que de faire une même chose plein de fois ». Comme si le fait d’essayer à nouveau traduisait moins le désir de trouver la forme juste, que celui de chercher pour le plaisir de chercher. L’artiste n’attend rien au sens où elle ne cherche pas l’évènement, elle dessine et peint comme on prend des notes.
Elena Lespez Munoz, Jours ordinaires, extrait, Insert n°1, 2022.