Loreto Corvalán s’intéresse aux effets que les images produisent en nous : tout en même temps, elles permettent d’évoquer, contrarier et occulter le réel, ouvrant ainsi une porte vers un monde construit de toute pièce, capable de nous émouvoir. Son travail est peuplé de repentirs, de fantômes et de fantasmes qui, pour elle, forment des bribes de phrases et d’images articulant des récits hésitants, comme des secrets chuchotés. Ces signes qui dialoguent par transparence et recouvrement viennent compléter l’image incertaine et insaisissable du tableau. Elle aborde l’espace de représentation en lui accordant une fonction plus dramatique : ses personnages se situent dans des intérieurs surdimensionnés pour proposer des scénettes, des petits théâtres, des objets picturaux dont les réponses sont bien souvent ordre cadre. Parmi ses références, la peinture de genre l’intéresse autant pour son intention morale à vouloir représenter des êtres communs, modestes mais aussi par ses représentations des espaces intérieurs, comme des boîtes, des petites scènes de la vie quotidienne et intime.