Thierry Farcy travaille à développer une histoire, chaque pièce appelant logiquement la suivante, constituant ainsi un tout à considérer comme un récit. Par le dessin et la sculpture, l’artiste nous parle du vivant, particulièrement de deux choses qui le caractérisent : sa permanence dans le changement, et la nature semblable des êtres qui le composent dès lors que l’on s’intéresse aux origines. Thierry Farcy s’est volontairement fixé des contraintes : la limitation des couleurs et l’utilisation d’une figure redondante : la tête, partie différenciante et commune à tous. C’est ainsi que se déploient, dans des teintes de gris, noir, ocre, des installations formant des accumulations de visages tantôt fragmentés, tantôt ensevelis ou encore facettés. Thierry Farcy navigue entre archéologie et biologie, souligne nos origines génétiquement proches ; une façon de nous redonner notre juste place sur cette terre et au sein de l’univers. Aux portes du transhumanisme, il est à penser que l’histoire qu’il nous dessine à l’avenir soit révélatrice de nos désirs d’immortalité, d’intemporalité, une autre manière d’appréhender le changement : tenter de le maîtriser.