Gaspard Le Guen privilégie le réel comme socle de production, modelant les environnements qu’il expérimente, traverse et investit en cadrant, composant et installant des zones de narrations. Ces zones se construisent sur un aller-retour permanent entre le work in progress des improvisations narratives que dictent sa pratique et les capacités offertes par les sites, et personnages avec lesquels se déploie son travail. Les personnages se retrouvent à jouer des histoires visuelles par le biais d’évènements spécifiques et d’installations peuplées d’acteurs performant pour le public comme pour les caméras, dans des décors célébrant la désolation et les peurs d’un monde obscur dans une joie fatale. Les recherches de son travail actuel se focalisent sur le site d’une pompe funèbre au Mexique. Sur ce lieu se déroule le making-off d’un théâtre immersif, autant de chapitres – actuellement sept – d’une suite, qui incorpore le réel dans un projet artistique global appelé Servicio Nocturno. L’énergie ici engagée cherche une forme finale dans une fiction qui serait le trou noir artistique d’une expérience vécue.